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JUSTINTERESTING

Cinema, Théâtre, Spectacles mais aussi vie quotidienne.... à partir du moment où c'est ..."Justinteresting".

Sophie RACHLINE-DULAC : « Champs Elysées Film festival » 6/12 Juin 2012

Photo Sophie DulacLe cinéma est sa passion depuis l’enfance. Sophie Rachline Dulac est ce que l’on pourrait appeler «le dernier des mohicans». En effet, elle est la seule femme productrice, distributrice, exploitante indépendante française. A la tête depuis 11 ans des Ecrans de Paris qui regroupent les cinémas Arlequin, Majestic Passy, Majestic Bastille, Reflet Medicis et l’Escurial Panorama, maintenant tous équipés en numérique, elle offre au public une diversité cinématographique qui fait la réputation de ses salles. Elle a accepté de répondre à nos questions.

Justinteresting : Comment décidez vous de produire ou de distribuer vos films ?

Sophie Dulac : La production et la distribution sont certes complémentaires mais sont deux métiers différents. Je produis peu car cela est de plus en plus difficile et malheureusement notre dernière production « Jeanne Captive » de Philippe Ramos n’a pas réussi à trouver son public. Je préfère souvent entrer en coproduction sur un film si j’en assure la distribution. En ce qui concerne nos choix pour la distribution, cela varie. Tous les ans je suis à Berlin et à Cannes et récemment à Sundance pour sélectionner des films en plus de ceux que l’on nous propose directement (et là les choix se font en fonction d’une part, bien sûr, de notre ligne éditoriale  à laquelle nous nous tenons, mais aussi de nos coups de cœur). Ainsi, un film comme « Bruegel, le moulin et la croix » de Lech Majeswski que j’ai découvert à Berlin l’année dernière, nous a « scotchés » et a atteint aujourd’hui près de 60.000 entrées en salle.

J : Avec l’ex-St Lambert (Paris XV) par l’un de vos collaborateurs et l’ex-Denfert (Paris XIV), vous lancez les «CHAPLIN ». Est-ce pour vous adresser à un segment différent de spectateurs ?

Sophie Dulac : Gregory Sauerborn qui a longtemps été directeur au Majestic  Passy, m’a proposé un jour de racheter le St Lambert sous des conditions que nous avons établies entre nous, et il a développé ce cinéma d’une manière absolument formidable. La programmation est faite par Eric Vicente (qui programme déjà toutes mes salles). L’idée est en effet de proposer un autre cinéma moins élitiste pour un public à caractère plus familial.

J: La grande idée pour 2012  est le « Champs Elysées Film Festival » prévu dans la capitale au mois de Juin. Que peut-on en dire à l’heure d’aujourd’hui ?

Sophie Dulac : D’abord je suis amoureuse de ma ville, PARIS. Ensuite j’aime beaucoup le cinéma américain, qui ne se limite pas aux gros succès commerciaux. J’avais très envie que cette ville magique avec sa plus belle avenue du monde, les Champs Elysées, soit une plaque tournante d’un évènement culturel international à vocation pérenne, qui plus est dans un quartier où les salles de cinémas sont en grande fragilité.

J : Quelle différence y aura-t-il entre CHAMPS ELYSEES FILM FESTIVAL et PARIS CINEMA?

Sophie Dulac : D’abord le concept unité de lieu, d’action et de temps, ensuite la ligne éditoriale. Il y a de la place pour deux manifestations culturelles importantes dans cette ville. « Paris Cinéma » va fêter ses 10 ans d’existence, avec un cahier des charges différent du nôtre. Paris doit se remettre à bouger.

J : Quelques détails sur CHAMPS ELYSEES FILM FESTIVAL pour les lecteurs de Justinteresting ?

Sophie Dulac : Des détails, en voilà : Toutes les salles de cinéma de l’Avenue des Champs Elysées y participeront. Ce sera : 50 films présentés - 140 séances – 7 longs métrages du cinéma indépendant américain et 7 français – une sélection importante de court-métrages – une quinzaine de films nommés aux oscars en langue étrangère  - des « avant-premières » avec (sous réserve) les équipes du film dans la salle et enfin un hommage particulier à Harvey Weinstein avec une rétrospective de ses films. Ajoutons à cela une « master class » avec Donald Sutherland et un « work in progress » pour deux films en construction, l’un français, l’autre américain.

 

J : Pourquoi avoir choisi  l’axe du cinéma indépendant français et américain ?

Sophie Dulac : Le cinéma français est très prolifique à peu près 250 films par an sont produits dans notre pays et tous ne trouvent pas forcement de distributeurs. Le cinéma américain a bercé mon adolescence et me fascine depuis toujours. Mes acteurs fétiches  s’appellent Edouard G Robinson, Robert Mitchum, Ava Gardner,  Spencer Tracy, Henri Fonda ; Katherine Hepburn et bien d’autres. Nous voulons faire découvrir au public français des films indépendants de qualité et qui sont loin de l’image « ennuyeuse» que le public s’en fait.

J : Vous revenez du festival de Sundance aux Etats-Unis et de la « Berlinale » en Allemagne. Qu’en avez-vous retiré des crus cinématographiques qui vous ont été présentés ?

Sophie Dulac : C’est la première fois que je participais au festival de Sundance. Depuis que Robert Redford a créé ce festival dans les années 80, il remporte un véritable succès de participation. Situé en Utah à Park City, malgré une température de  -15° et des distances de parfois 200 km (aller-retour) pour assister à une projection, ce festival fut une expérience merveilleuse et les salles étaient bondées. Quant au Festival de Berlin, je n’y ai pas dégoté comme l’an dernier une perle (Bruegel que j’ai distribué en 2011), mais je crois avoir déniché entre autres choses un très bon film serbe plein d’humour « Parade » que je vais distribuer.

 

J : En 2003 vous avez produit le documentaire « Décryptage » réalisé par Philippe Ben Soussan et Jacques Tarnero. Que pensez-vous du cinéma israélien aujourd’hui ?

Sophie Dulac : Très honnêtement, je trouve qu’il est de niveau légèrement inférieur à ce qu’il a été. Nous avons eu de magnifiques succès comme « La visite de la fanfare », « My father my lord »  ou « Prendre femme ». Aujourd’hui, la jeune génération ne traite plus dans ses films du conflit israélo palestinien pour se recentrer sur des problèmes plus sociétaux qui touchent leur pays, sans doute pour démontrer qu’Israël est un pays comme un autre. Mais de mon point de vue, et cela n’engage que moi, Israël n’est pas un pays comme un autre.

J : Vous votez pour les césars 2012 en tant que professionnelle du cinéma. Avez-vous un pronostic pour l’une des catégories ?

Sophie Dulac : Meilleur film « Polisse », meilleur acteur jean Dujardin, meilleure actrice Marina Fois, meilleure première œuvre, « My little princess », meilleur documentaire, « Crazy horse » mais je ne suis pas très objective car les deux derniers, ce sont les miens (lol)….

 

Vendredi 25 au soir, les Césars seront diffusés en clair sur Canal+, nous verrons si Sophie Dulac avait vu juste. Et nous attendrons patiemment le mois de juin pour profiter du cinéma indépendant français et américain sur notre plus belle avenue du monde, nos fameux Champs-Elysées.

     

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